L’obscurité du dehors, Cormac McCarthy

L’obscurité du dehors, Cormac McCarthy

Cornac, cornac, c’est bien le mec qui conduit un éléphant non ? Désolée, c’était trop tentant, et puis j’ai mangé un clown ce matin (mais avouez tout de même que ce prénom est plutôt marrant, non ?) D’un autre côté, si vous voulez rigoler un peu c’est maintenant que ça se passe, parce qu’une fois que vous aurez ouvert le bouquin, s’en sera fini de la gaudriole. Voilà, vous êtes prévenus.

Bon mais je ne vous apprends rien, ce n’est pas un scoop, Monsieur McCarthy n’a pas pour habitude d’écrire des romans légers, des pages ensoleillées ou réjouissantes. Non, avec lui c’est plutôt l’obscurité du dehors et l’obscurité du dedans aussi, surtout. L’obscurité tout court quoi. Et puis il aime bien mettre ses personnages sur les chemins, sur la roOooute ♫ tala la la, il aime bien nous parler des errances de l’homme, de la déshérence aussi, enfin je dis qu’il aime bien, j’en sais rien après tout, mais il le fait très bien en tout cas. 

Avant ça, j’ai lu un bouquin que j’ai détesté, un livre qui se voulait noir, qui se voulait dur, qui se voulait désespérant (mais qui était juste dégueulasse), eh bien voilà y’a pas photo, on comprend pourquoi j’ai détesté Cotton’s Warwick et pourquoi je m’incline devant Cormac. Il y a l’art et la manière d'accommoder les restes, certes, mais il y a aussi l’art et la manière de broyer du noir. Et ici c’est du grand art, comme toujours avec lui. T’as envie d’avoir un coup de blues ? T’as plus envie de croire en l’humain dans l’être ? T’as envie de fouler des routes poussiéreuses sans trop savoir où tu vas, ce que tu cherches ou pourquoi tu le fais ? Tu sais où il faut se la mettre, l’espérance ?
Cherche pas, prends un Cormac et laisse le charme agir : à tous les coups on gagne. Ou plutôt, à tous les coups on perd, parce que c’est comme ça la vie, on ne peut pas gagner. Une fois qu’on le sait, ça passe beaucoup mieux, tu verras. Moi, mes Cormac, je les économise, il n’y en a pas des tonnes donc faut gérer : quand ça va trop bien, hop j’en prends un et ça me remet les idées en place. Ok, je rigoOoole (nan mais sérieux, je suis fan).

Dans cette histoire, on part sur les routes du Sud américain sur les pas d’un frère et d’une soeur, ils viennent de nulle part, ils ne vont nulle part, ils cherchent chacun quelque chose mais ne trouveront rien. C’est moche mais ce sont des choses qui arrivent plus souvent qu’on le croit, et, par contre c’est tellement bien écrit que ça en devient beau. La magie Cormac, qu’est-ce que vous voulez qu’j’vous dise ?


Quatrième de couverture : Le jour où naît l’enfant de l’inceste, le père court le dissimuler dans un fourré, puis prend la fuite. La mère (sa sœur), sitôt relevée, part à la recherche du nourrisson qu’un colporteur a emporté. Et dès lors, au cœur des paysages mythiques du Sud américain, dans le désespoir et la confrontation avec les autres personnages du roman, commence pour chacun une errance dont les épisodes s’organisent comme des hymnes majeurs.

Il fallait l’incroyable virtuosité du romancier Cormac McCarthy pour mettre en scène, avec une telle jouissance d’écriture, des personnages aussi frustes, pour donner une telle envergure à des dialogues d’illettrés, pour doter d’une telle richesse des scènes de si grande misère. Aussi lyrique que baroque, cette fable sur le bien et le mal, sur l’innocence livrée à la violence et au péché, est en vérité d’une force exceptionnelle.


Commentaires

  1. Faut savoir économiser les lectures de ses grands auteurs. Cormac fait partie aussi de ces écrivains qui me donnent autant de plaisir que de spleen. Il est noir, très noir. Et il me donne envie surtout de boire...

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    1. C'est vrai que noir ça rime avec boire. Hier ça rime avec bière, demain ça rime avec vin, du coup y-a-t'il quelque chose qui ne te donne pas envie de boire ? Quoiqu'il en soit, on est d'accord, Cormac est un grand.

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