Une mort qui en vaut la peine, Donald Ray Pollock

Une mort qui en vaut la peine, Donald Ray Pollock

GloOoups ! Overdose de rednecks ! Jésus Marie Joseph, si vous saviez comme je suis contente d’avoir refermé ce livre ! Et pourtant, lorsque je l’ai vu à la bibliothèque, j’ai sauté dessus : j’ai tellement aimé Le diable, tout le temps que j’avais hâte de renouveler l’expérience… Hélas, ce fut un flop. I repeat, it was a flop. Je ne lis jamais de critiques avant de me faire ma propre idée mais je suis prête à parier un pack de Pabst Blue Ribbon que je vais être à contre-courant de l’avis général concernant cette mort qui n’en vaut pas la peine mais tant pis, c’est comme ça, j’assume.

Pour moi, c’est comme si Donald Ray Pollock était devenu boulimique, il a voulu trop en mettre, trop en faire - et moi, ce type de grosse mélasse maronnasse, c’est pas mon truc (c’est peut-être son premier prénom qui ne lui réussit pas, allez savoir, ça pourrait se comprendre remarquez). Il y a du ‘too much’ un peu partout dans ces pages : personnages trop caricaturaux, trop de détours vers les histoires secondaires des personnages du même nom (dont on se fiche, enfin moi oui), trop de misérabilisme, trop de ‘pittoresque’ à la mords-moi-le-nœud, trop d’invraisemblance et trop de claques qui se perdent aussi (ouais, Jewett père, des claques ! Ellsworth Fiddler, pareil, des claques ! et j’en passe…) Bref, c’est pas possible d’être aussi caricatural, franchement c’était au-dessus de mes forces. Du coup, après avoir tenté avec application de rentrer dans cette foutue histoire pendant 190 pages, je suis passé en mode super diagonale du fou afin d’en finir une bonne fois pour toutes. Ouf ça va, je respire mieux !

Je suis vraiment déçue, c’est dommage. Au début j’ai pensé un peu au sillage de l’oubli de Bruce Machart (que j’ai beaucoup aimé) où on voit aussi un père et ses fils trimer comme des bêtes en grattant une terre stérile pour trois cacahuètes et demi mais la comparaison s’arrête là. Autant l’un était noir, sobre et percutant, autant le second ressemble à une symphonie baroque en bouse mineure. Mais soyons clair, ce ne sont pas les bouseux, loqueteux, loosers ou tordus en tout genre qui me dérangent, non, au contraire, par contre j’aime trouver davantage de nuances, davantage de subtilité et j’aime aussi quand c’est moins foisonnant et quand il y a moins de monde (ça c’est vrai dans la vraie vie aussi d’ailleurs, comme quoi on ne se refait pas…). Je trouve qu’à vouloir en faire trop, on passe à côté de l’essentiel. Je trouve le noir meilleur quand il est profond. J’espère que monsieur Pollock suivra le conseil avisé de ma grand-mère et qu'il tournera sa plume sept fois dans son encre avant d'écrire la prochaine fois pour accoucher au final d’un roman plus concentré... 
Ce n’est que mon humble avis, inutile de sortir vos Colt, Remington et autres Smith & Wesson, je ne suis pas prête à me battre pour ça non plus ;)

Quatrième de couverture : 1917. Quelque part entre la Géorgie et l’Alabama. Le vieux Jewett, veuf et récemment exproprié de sa ferme, mène une existence de misère avec ses fils Cane, Cob et Chimney, à qui il promet le paradis en échange de leur labeur. À sa mort, inspirés par le héros d’un roman à quatre sous, les trois frères enfourchent leurs chevaux, décidés à troquer leur condition d’ouvriers agricoles contre celle de braqueurs de banque. Mais rien ne se passe comme prévu et ils se retrouvent avec toute la région lancée à leurs trousses. Et si la belle vie à laquelle ils aspiraient tant se révélait pire que l’enfer auquel ils viennent d’échapper ?
Fidèle au sens du grotesque sudiste de Flannery O’Connor, avec une bonne dose de violence à la Sam Peckinpah mâtiné de Tarantino, cette odyssée sauvage confirme le talent hors norme de Donald Ray Pollock.

Commentaires

  1. Tu n'es pas la première à dire que Donald Ray Pollock s'est emballé, a vu trop gros et qu'il s'est trop éparpillé. N'ayant pas encore lu "Le diable, tout le temps", je ne peux pas comparer. Je garde un bon souvenir d'"Une mort qui en vaut la peine", même si aujourd'hui il ne m'en reste pas grand chose! Je me suis un peu perdue à travers toutes ces portes ouvertes.

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