L’homme de Lewis, Peter May
Fin Macleod a bien fait de devenir policier (même si en l'occurrence dans ce second volume de la trilogie écossaise on découvre qu’il a rendu son tablier). Pourquoi je dis ça ? Eh bien parce que quand on regarde bien (et même quand on regarde vite fait d’ailleurs), on se rend compte que Fin Macleod n’a pas besoin de chercher bien loin des crimes sur lesquels enquêter, au contraire, autour de lui (tout près de lui même) les gens meurent non naturellement dans des circonstances plutôt mystérieuses. Des gens meurent, et d’autres gens oublient. Comme c’est pratique ! On dirait presque que la mémoire est quelque chose d’optionnel sur l’île de Lewis. La parole aussi d’ailleurs. Parce c’est vrai qu’on ne parle pas beaucoup sur Lewis, ni sur Eriskay d’ailleurs (c’est une autre île de l’archipel des Hébrides extérieures que nous découvrons dans ce volume), on ne parle pas beaucoup aux étrangers, ok ça peut se concevoir, mais on ne se parle pas non plus des masses même entre membres d’une même famille. Au contraire, les secrets sont enterrés bien profond et quand ils finissent par resurgir tout le monde tombe des nues : “mais papa ! qui es-tu ? quel est ton nom ? ton histoire ?”...
Et bien sûr, ces secrets ne surgissent pas tout seuls, non (bah oui, ce serait trop simple), en fait ils accompagnent la plupart du temps la découverte d’un cadavre. Et le cadavre en question est à tous les coups celui de quelqu’un de proche de quelqu’un de proche de Fin. Vous me suivez ? Ici il s’agit d’un corps dont l’ADN est proche de celui du père de Marsaili, son impossible amour. La dernière fois déjà l’affaire était liée à Marsaili et à la jeunesse de Fin, j’dis ça, j’dis rien mais les faits sont là et je me dis qu’y’en a quand même qui attirent la poisse hein ! Ainsi donc, force est de reconnaître que ce bon Fin Macleod est l’homme providentiel pour s’occuper de ces petits meutres entre amis, comme ça ça reste dans la famille en quelque sorte, c’est vrai quoi, inutile que des inconnus viennent fourrer leur nez dans les affaires des gens de Lewis. De toutes manière, Fin est très bon pour ça, policier ou non, son instinct infaillible lui permet de mener à bien ses enquêtes tout en caressant les îliens dans le sens du poil, et ça c’est un bel atout dans sa manche.
Tout est bon dans ce livre, l’intrigue, le voyage dans le passé, la psychologie des personnages, et bien sûr aussi l’écrin de choix offert par cette Ecosse majestueuse, tourmentée et sauvage…
Je suis totalement subjuguée et j’ai particulièrement apprécié cette lecture qui pour le moment est ma préférée de la série. Il me reste encore à découvrir le dernier tome de la trilogie mais je vais attendre un ou deux livres avant de m’y mettre histoire de faire durer le plaisir . Eh oui, on dit bien que tout vient à point à qui sait attendre, mais il faudrait ajouter surtout que plus on attend, meilleur c’est, vous ne trouvez pas ?
Une p'tite phrase au hasard :
"Quand tu ne côtoies plus que le pire côté de la nature humaine, tu commences à découvrir ta part d'ombre. Et ça fout la trouille."
"Quand tu ne côtoies plus que le pire côté de la nature humaine, tu commences à découvrir ta part d'ombre. Et ça fout la trouille."
Quatrième de couverture : En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l’océan qui s’abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s’élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir retrouver ici un sens à sa vie.Mais alors que Fin rentre au pays, on découvre le cadavre d’un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de son amour de jeunesse Marsaili, et font de celui-ci le suspect n°1. C’est une course contre la montre qui s’engage alors pour découvrir la vérité : l’inspecteur principal est attendu sur l’île pour mener l’enquête et il n’épargnera pas le vieil homme, atteint de la maladie d’Alzheimer.Au rythme des fulgurances qui traversent l’esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, misérable, dramatique et permet l’identification du cadavre, mettant fin à des décennies de vengeance.Après L’île des chasseurs d’oiseaux, on retrouve ici avec bonheur la figure d’un enquêteur entier et émouvant, indécis à la croisée des chemins, tenté de construire son avenir sur les cendres du passé. L’Écosse mystérieuse, majestueuse et sauvage est un écrin de rêve pour ces vies dans la tourmente, magistralement orchestrées par Peter May.
Homme des tourbières |
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