Les animaux, Christian Kiefer
Je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Ou alors pas grand chose au final, disons que j’ai été un peu déçue. Je ne sais pas si c’est dans ma tête que c’est embrouillé ou si c’est la façon d’écrire de Christian Kiefer (ou encore un problème de traduction ?) mais j’ai mis du temps à m’y retrouver dans cette histoire. On passe d’une époque à l’autre au fil des chapitres, jusque là rien de dramatique, normalement je sais gérer le jet-lag littéraire, non ce qui m’a dérangé c’est la narration à la troisième personne pour une partie du récit, il fait ceci, il pense cela - “il” désignant le personnage principal - ok fastoche, mais d’un coup, on passe à une narration bizarre comme si le ‘il’ devenait “je” et s’adressait à lui-même version petit garçon en employant le “tu”. Vous me suivez ? Non ? Eh bien moi non plus ! Au bout d’un moment on ne sait plus de qui on parle (sans compter cette histoire de prénom, mais ça vous le comprendrez en lisant le livre). Si on aime les explications tirées par les cheveux, on pourrait imaginer que c’est fait exprès, comme une volonté de l’auteur de distinguer ainsi les deux (voire trois) versions de Bill Reed qui se succèdent dans ce roman, mais bof bof bof. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet pour ne pas dévoiler certains éléments de l’intrigue qui doivent apparaître en temps et en heure, mais voilà, c’était un peu trop artistiquement flou à mes yeux…
Pour autant, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce livre, au contraire, ça devient vraiment intéressant à partir la seconde moitié avec la mise en place d’une belle tension qui oblige le lecteur à aller jusqu’au bout. En fait, j’ai envie de dire qu’avec Les animaux, on ferait un bon film, le scénario est bien ficelé, le suspense bien distillé, la bonne vieille recette “amitié / rédemption” fonctionne bien et en plus la fin est vraiment réussie (contrairement à ce que je croyais voir venir d’ailleurs, je l’avoue). Pour moi, c’est même la meilleure surprise du roman ! J’aime beaucoup ces histoires de destin dans lesquelles on est toujours rattrapé par la patrouille (parce que je crois dur comme fer que ça se passe comme ça en vrai) et surtout, j’aime me faire rappeler cette notion essentielle, ce fameux “un salaud peut en cacher un autre” qu’on a trop souvent tendance à oublier (dans les livres comme dans la vie).
Bref, plus j’y pense, plus j’aime bien ce livre en fait ;)
Une p'tite phrase au hasard :
"Tu ne sais pas encore, mais viendra un moment, un temps relativement proche, où la personne que tu as été te fera l'effet d'un parfait étranger, d'un double irréel exilé au fond de ta mémoire ."
Quatrième de couverture : Niché au fin fond de l’Idaho, au cœur d’une nature sauvage, le refuge de Bill Reed recueille les animaux blessés. Ce dernier y vit parmi les rapaces, les loups, les pumas et même un ours. Connu en ville comme le « sauveur » des bêtes, Bill est un homme à l’existence paisible, qui va bientôt épouser une vétérinaire de la région.
Mais le retour inattendu d’un ami d’enfance fraîchement sorti de prison pourrait ternir sa réputation. Rick est en effet le seul à connaître le passé de Bill, dont il a partagé la jeunesse violente et délinquante.
Pour préserver sa vie, bâtie sur un mensonge, Bill est prêt à tout. Au fur et à mesure que la confrontation entre les deux hommes approche, inéluctable, l’épaisse forêt qui entoure le refuge, jadis rassurante, se fait de plus en plus menaçante…
Dans le décor des grands espaces, ce roman noir qui est une superbe histoire de rédemption, qui marque la naissance d’une nouvelle voix de la littérature américaine.
De mon côté, j'ai aimé, mais j'ai dû m'adapter au style.
RépondreSupprimer«le jet-lag littéraire»... J'adore l'expression!
Malgré tout j'ai quand même bien aimé ce livre, mais ce n'est pas un coup de foudre
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