En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut
Superfétatoire.
Voilà, j’ai trouvé au sein même de ce livre le mot idéal pour le qualifier. Et quel mot ! Confondant, spectaculaire, émotionnant, inaccoutumé et majestueux, n’est-ce pas ? J’en suis toute guillerette et - oserais-je l’avouer ? - je suis presque tentée de m’arrêter là. Presque. Parce que tout est dit, parce que ça veut tout dire : superflu, inutilement ajouté, qui vient en sus, de façon peu naturelle. Ça c’est la définition de superfétatoire, j’ai cherché, je ne connaissais pas. J’ai au moins appris quelque chose, tant mieux pour moi. Et c'est vraiment, c'est exactement ça. Superfétatoire tout ce qui a été dit et redit sur ce livre, superfétatoire l'écriture, une véritable orgie de paillettes et une débauche d'adjectifs, ici la rencontre est pétaradante, la cavale tonitruante, on nous sort le grand jeu niveau vocabulaire et la loufoquerie est de mise. Seulement voilà, je trouve ça indigeste d'une part et totalement artificiel d'autre part. Je n'ai rien contre l’amour fou, la rage de vivre, la folie douce (ou dure) -au contraire - mais ici, malgré le feu d'artifice permanent, il m’a manqué l'étincelle. J'aurais aimé trouver derrière cette mascarade, après la fête, au milieu d'une danse ou entre deux gin-tonic un peu de profondeur, un peu d'émotion - ou alors la véritable ivresse, celle qui donne la gueule de bois, celle qui retourne la tête et le cœur.
Mais rien. Rien. Encéphalogramme plat. Je n'ai même pas besoin de prendre une citrate de betaïne (clin d'œil aux connaisseurs), une tape dans le dos, un petit rot, et je m'en vais oublier tout ça en m'en jetant un autre. De livre.
Pour conclure j'ai bien envie de lâcher en soupirant un petit “’tout ça pour ça ?” Fallait-il vraiment attendre Bojangles ? Pas moi en tout cas…
Je me rends bien compte au vu des autres avis - super emballés voire extatiques - que par un tour de passe-passe qui me dépasse ce roman a su jeter sa poudre de perlimpinpin sur un grand nombre de lecteurs. J'assume. Le baroque, décidément, c'est pas pour moi (et c'est pas à mon âge que je vais me refaire ;)
Une p'tite phrase au hasard :
"Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel."
Quatrième de couverture : Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.
Alors là, j'en ai ri un bon coup! J'adore ta façon d'écrire.
RépondreSupprimerOn m'a presque forcé à le lire. Je me suis faite prendre au jeu et, au final, j'ai surfé sur la vague et je n'ai pas détesté. Mais je ne serai pas au rendez-vous pour le deuxième roman - s'il y a deuxième...
J'avais beaucoup de craintes avant de me lancer et au final elles étaient fondées. Mais j'ai eu envie de me faire ma propre idée à force d'en lire tant de bien...
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