Yaak Valley, Montana, Smith Henderson

Yaak Valley, Montana, Smith Henderson

Ne dit-on pas que que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Eh bien il semble que cette règle puisse s’appliquer aussi à d’autres professions. Aussi, les médecins seraient les plus mal soignés, les cuisiniers les plus mal nourris, les coiffeurs les plus mal coiffés et les instituteurs les plus mal éduqués (gnark gnark gnark) … euh bon ok je m’égare. 

Par contre, ce livre démontre que pour les travailleurs sociaux la règle s’applique, elle s’applique même parfaitement bien à Pete Snow. En effet, on peut dire que cet assistant social est bien servi (et au plus près) concernant les sujets d’étude, entre son frère repris de justice en cavale, son ex-femme complètement barje, défoncée, limite nymphomane et enfin, cerise sur le gâteau, sa malheureuse fille qui s’enfuit et se prostitue aux quatre coins du pays. Sans parler de son propre cas, car il en tient lui même une bonne - de couche. En trois mots, irresponsable, alcoolique, paumé. D’ailleurs, comme dans l’histoire de la poule et de l’œuf, on ne sait pas trop quelle est l’origine du problème : est-ce parce qu’il est comme ça que tout ce qui lui arrive lui arrive ? Ou au contraire, est-ce à force de côtoyer ces marginaux, ces désespérés et autres illuminés qu’il a  fini par leur ressembler ? Ce point restera non élucidé mais la question est sociologiquement intéressante.

Bref, quoi qu’il en soit il a du pain sur la planche le pauvre homme et comment voulez-vous avec tout ça qu’il fasse la différence entre vie professionnelle et vie personnelle ? Ben oui, voilà, c’est aussi ce que je pense : il ne peut pas, c’est impossible. Résultat des courses, il est complètement dépassé et il a beau se démener comme un diable, son action se révèle la plupart du temps peu utile, voire contre productive. Sans compter que dans ce coin perdu du Montana la misère sociale est grande et les épaves humaines - comme les feuilles mortes - se ramassent à la pelle. Aide-toi toi-même et le ciel t’aidera, je crois qu’il n’y rien de plus à espérer par là bas (et surtout n'en attendez pas trop des services sociaux)...

Donc voilà, si vous avez envie de faire des rencontres borderline dans les montagnes et forêts grandioses du Montana, vous pouvez entreprendre cette excursion dans la Vallée du Yaak. Pour ma part, j’ai commencé par partir relativement enthousiaste sur ces petits sentiers rocailleux mais j’ai rapidement trouvé que Smith Henderson, à l’instar de son héros, semble dépassé par son histoire et s’égare parfois dans des détours inutiles. 


Une p'tite phrase au hasard : 

"La plupart du temps, elle planquait sa paranoïa derrière des lunettes d'aviateur et des boas lavande."


Quatrième de couverture : Dans le Montana, en 1980. Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police. Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie. Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants. Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu…  

Commentaires

  1. Une lecture semblable... partie sur les chapeaux de roues et terminée de peine et de misère. Beaucoup trop long, au final. N'empêche, je serai au rendez-vous pour son prochain roman.

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    1. Oui moi aussi je lirai son prochain roman, il a quand mêmes des indices prometteurs

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