Maria, Pierre Pelot

Maria, Pierre Pelot

Comme une boule de neige au cœur de l’été, ce tout petit roman de Pierre Pelot nous montre que la barbarie n’est pas le monopole du camp ennemi. Et ça, même si on le savait déjà, il faut continuer à le dire. Il y a quelque chose de fantomatique dans ce récit dont j’ai beaucoup apprécié la lecture malgré sa rudesse et la tristesse infinie de l'histoire de Maria. Le lecteur est projeté dans les brumes et la neige fondue de ces paysages d’hiver, quelque part dans les Vosges et quelque part dans les limbes d’une époque révolue mais dont les traces et les cicatrices sont inscrites de manière indélébiles dans les chairs, dans les esprits et même dans les choses matérielles. Comme sur toutes les terres que la guerre a touché, sur toutes celles où des atrocités ont été commises, par quelque camp que ce soit, de ces choses là il reste toujours quelque chose. On n’y peut rien, on ne peut pas l’oublier et d’ailleurs il ne faut pas l’oublier. Ce livre à la fois rugueux et plein de poésie est là pour nous le rappeler.


Quatrième de couverture : Les Vosges sous l'occupation nazie. Maria est institutrice. Un matin, les maquisards viennent la chercher devant sa classe. Jean, son mari, est collabo. Elle n’en savait rien. Pour avoir été la femme d’un traître, pour l’avoir aimé, Maria paiera. Marquée à vie par la cruauté de ceux que la France élève bientôt au rang de héros, elle ne révèlera jamais le châtiment qui lui a été injustement infligé. Soixante ans plus tard, un jeune homme arrive dans cette contrée, à la recherche d’une pensionnaire de la maison de retraite. Dans son périple l’accompagne la voix envoûtante d’une conteuse qui, sur les ondes de la radio locale, évoque l’histoire de ces terres où gèlent les eaux de la Moselle. Avec Maria, Pierre Pelot revient à sa géographie intime, honorant, dans une langue percutante et sensible, une région rude et secrète.

Maria, Pierre Pelot

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