Maria, Pierre Pelot
Comme une boule de neige au cœur de l’été, ce tout petit roman de Pierre Pelot nous montre que la barbarie n’est pas le monopole du camp ennemi. Et ça, même si on le savait déjà, il faut continuer à le dire. Il y a quelque chose de fantomatique dans ce récit dont j’ai beaucoup apprécié la lecture malgré sa rudesse et la tristesse infinie de l'histoire de Maria. Le lecteur est projeté dans les brumes et la neige fondue de ces paysages d’hiver, quelque part dans les Vosges et quelque part dans les limbes d’une époque révolue mais dont les traces et les cicatrices sont inscrites de manière indélébiles dans les chairs, dans les esprits et même dans les choses matérielles. Comme sur toutes les terres que la guerre a touché, sur toutes celles où des atrocités ont été commises, par quelque camp que ce soit, de ces choses là il reste toujours quelque chose. On n’y peut rien, on ne peut pas l’oublier et d’ailleurs il ne faut pas l’oublier. Ce livre à la fois rugueux et plein de poésie est là pour nous le rappeler.
Commentaires
Enregistrer un commentaire