Le Premier été, Anne Percin

Le Premier été, Anne Percin

Voici un tout petit roman dont j’ai vraiment beaucoup apprécié la lecture. En fait je crois qu’on peut dire qu’il y a un certain genre de livre, certains thèmes aussi, récurrents, qui me font choisir ces lectures. Sans doute parce que ça me parle, sans doute parce que ça touche quelque chose au fond de moi. J’ai pas trop envie de savoir quoi d’ailleurs, pas pour le moment en tout cas. Ce Premier été fait partie de ces livres là, avec une dimension nostalgique évidente, avec un regard d’adulte porté sur les souvenirs d’enfance et les émois adolescents, tout ça dans une histoire simple mais qui sonne tellement juste qu’on dirait du vécu. Et même si ce n’est pas le cas, pas exactement le cas voire pas du tout le cas, même si tout cela n’est qu’une pure fiction, ça relève finalement du vécu universel car on a tous des souvenirs plus ou moins proches de ceux évoqués ici, on a tous gardé au fond de soi des impressions plus ou moins intenses, plus ou moins enfouies, de nos 16 ans, de cette période un peu bizarre et un peu floue, de cet “entre-deux-âges” qu’on traverse avec plus ou moins de séquelles… 
Vraiment, le Premier été est un joli roman plein de sensibilité sur le sujet a priori banal des premiers amours et Anne Percin avec sa plume sensuelle et sensitive parvient à glisser de l’émotion entre les lignes les plus anodines. Il règne aussi dès le début un mystérieux malaise qu’on s’explique peu à peu et qui donne une dimension supplémentaire au roman. Quelque chose qui ronge la narratrice depuis ce fameux été, quelque chose dont elle cherche à se libérer avec ce long monologue survenant après des années de silence, mais quelque chose dont on sait pertinemment qu’elle ne se libérera jamais. Je ne vais pas trop en dire sinon cette lecture perdrait de son charme (pour d’éventuels curieux qui voudraient s’y plonger) mais j’ai envie de terminer avec cette phrase tirée du livre et qui en traduit parfaitement l’esprit : “Tous les crève-cœurs de l'enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n'est rien d'autre qu'un réseau de stigmates”.


Une p'tite phrase au hasard : 

" Je vais vers le sombre et le silencieux. Je veux me perdre avec l'intention de me retrouver. "

Quatrième de couverture : Deux sœurs se retrouvent une fin d’été en Haute-Saône, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, la benjamine se tient loin de ce village, et chaque coin de rue ou visage croisé fait surgir en elle des souvenirs précis et douloureux… Une histoire d’innocence et de cruauté, belle et implacable comme les crève-cœurs de l’enfance.

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