Le détroit du Loup, Olivier Truc
Du même auteur, j’ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture cet été du Dernier Lapon, et, du coup, c’est sans hésiter que je me suis lancée dans Le détroit du Loup. Dès les premières pages cependant j’ai senti qu’il y aurait beaucoup moins de magie dans cet opus. J’avais bien envie pourtant de me perdre dans la lumière omniprésente d’Hammerfest pour une plongée rafraîchissante dans le printemps arctique. Alors oui, c’est très dépaysant cette fois encore, oui j’apprends avec intérêt de nouveaux détails sur la culture et le mode de vie des Samis et oui je suis toujours autant outrée par le peu de cas que l’on fait des êtres humains dès lors que des intérêts économiques sont en jeu. C’est un peu le même topo que la dernière fois sauf qu’ici au lieu de creuser une mine d’uranium, il s’agit d’extraire du pétrole et du gaz dans la mer de Barents. Mais on en arrive toujours au même point : les Samis sont perdant. Forcément. Les éleveurs de rennes ne pèsent rien face à la toute puissance des multinationales de l’industrie pétrolière. Et tout cela crée des tensions entre les populations : entre les Samis et les Norvégiens bien sûr, mais aussi au sein même du peuple Samis, entre les éleveurs nomades et ceux qui voudrait adopter un mode de vie moins rude, quitte à renier leurs traditions ancestrales. Parmi ces derniers, des plongeurs Samis se mettent au service des compagnies pétrolières, attirés par l’argent facile et les sirènes de la modernité, ne se doutant pas que là non plus leurs vies ne comptaient pas, que le profit serait toujours placé au-dessus des règles de sécurité et qu’on leur ferait prendre des risques inconsidérés, parfois mortels…
Tous les ingrédients sont donc là mais par contre, sans que je sache trop expliquer pourquoi, la sauce ne prend pas. L’intrigue est peut-être un peu trop entortillée dans ses différents fils, ses différents histoires qui s'emmêlent ? Et je trouve aussi que l’histoire de Nina et sa famille n’apporte rien, au contraire, ça en rajoute simplement une couche sur le sort misérable des anciens plongeurs. Pourquoi diable faut-il toujours que tous les enquêteurs de tous les romans policiers se traînent de vieilles casseroles, un démon intérieur ou un squelette dans le placard ?
Pour conclure, même si ce fut une lecture agréable, j’ai bien envie de dire à l’auteur qu’il ne suffit pas d’utiliser les mêmes trucs pour réussir un bon livre ^^ (encore un jeu de mots à deux balles mais ça c’est mon truc à moi…). Ce qui ne veut d’ailleurs pas dire que le livre n’est pas bon (je ne me permettrai pas), juste qu’il est moins bon que le précédent, à mes yeux. Et quoi qu’il en soit, je lirai avec intérêt la suite des aventures de la police des rennes.
Quatrième de couverture : Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance… Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent.
En ville les héros sont les plongeurs de l’industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, d’origine sami.
Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina une autre quête se joue, plus intime, plus dramatique. Elle l’entraîne à la recherche de ce père disparu dans son enfance. Une histoire sombre va émerger, dévoilant les contours d’une vengeance tissée au nom d’un code d’honneur implacable.
Après Le Dernier Lapon qui mettait pour la première fois en scène la police des rennes, Le Détroit du Loup, deuxième roman d’Olivier Truc, confirme ses talents de raconteur d’histoires et sa capacité à nous emmener sur des terrains insoupçonnés.
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