Il pleuvait des oiseaux, Jocelyne Saucier

Il pleuvait des oiseaux,  Jocelyne Saucier

Ce qui m’a donné envie de lire ce livre, c’est son titre. Je ne sais pas, sa poésie ? son étrangeté ? peut-être est-une expression québécoise me suis-je, voyons-voir. En plus, ça faisait bien longtemps que je tournais autour, à le prendre, le reposer, pour finalement mettre un grand chapeau et me lancer en courant sous la pluie d’oiseaux. Et je ne regrette pas cette expérience, heureusement il ne s’agit pas là de recevoir des cadavres de volatiles sur la tête, non, ce roman est en réalité un joli petit conte plein de délicatesse qui vient démontrer avec simplicité que rien n’est jamais perdu, que l’on peut tout à fait avoir une deuxième vie (voire une troisième vie). Donc c’est un livre qui donne de l’espoir, et ça c’est bien. Surtout que la démonstration est subtile et se fait par des chemins détournés.

À part le titre, une autre chose m’avait donné envie de lire ce livre : la forêt profonde de l’Ontario évoquée en quatrième de couverture. Eh oui, ces derniers temps vous l’aurez compris je suis dans un trip “cabane au fond des bois”, allez savoir pourquoi (et ça fait quelques mois que ça dure en plus). La liberté, les grands espaces, la solitude, la nature, les feux de camp, les rondins et tout le tralala.
Alors ce livre c’est ça : vous prenez une pluie d’oiseaux (vous saurez de quoi il retourne si vous lisez le livre, ne comptez-pas sur moi pour balancer), une grande forêt et vous ajoutez là-dedans quelques personnages plutôt mystérieux (on ne connaît pas leurs noms, ou alors pas en entier, ou alors pas leurs vrais noms), vous secouez bien et vous regardez ce que ça donne. Vous verrez, le résultat est plein de surprises : on peut être (très) vieux et redevenir jeune, on peut être isolé sans être seul, on peut se chercher et se trouver à travers les histoires des autres et aussi on peut raconter des histoires tragiques sans être triste.

Je n’ai pas envie de donner trop de détails car je trouve que c’est bien de rentrer dans cette histoire sans trop en savoir, par contre si vous avez quelques heures devant vous pour un petit enchantement, n’hésitez pas et allez chanter sous la pluie avec Jocelyne Saucier. Ce n'est pas renversant ni inoubliable, mais joliment nostalgique et on passe un moment agréable avec les pieds dans les feuilles mortes, c'est de saison en plus…


Une p'tite phrase au hasard : 

" Ils seraient bien étonnés si on leur demandait s'ils sont heureux. Ils n'ont pas besoin d'être heureux, ils ont leur liberté."

Quatrième de couverture : Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Puis arrive la deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneiges, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage.
Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et dans lequel l'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.

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