Rafael, derniers jours, Gregory McDonald

Rafael, derniers jours, Gregory McDonald

Avant, je faisais la maligne, je disais que vu l’insupportable chaleur qui m’accable actuellement j’avais envie de lire un truc pour me glacer le sang et ce genre de connerie, vous voyez le concept. Mais ça c’était avant.
Avant les derniers jours de Rafael.

Oh bordel, mais pourquoi j’ai lu ce bouquin en fait ?!! Parce qu’il était sur ma liste ? Parce que je l’ai envoyé comme suggestion à ma médiathèque et qu’ils l’ont acheté pour moi ? Bullshit ! Parce que j’aime bien ça au fond, que c’est un mal nécessaire, même si à chaque page que tu tournes t’as juste envie de refermer le livre et de l'enfouir au fond de ta cave et dans les oubliettes de ta mémoire.
Vous avez déjà connu ça sans doute, un livre où à chaque page tu cries dans ta tête “Non, noooon, mais nooOooon”, ben voilà, l’histoire de Rafael, c’est ça. Dès le début j’ai su que ça allait être difficile, à la page 48 j’ai su que je ne m’en remettrai pas et pour finir tout ça s’est vérifié.

Attention à vos tripes donc, on ne rentre pas impunément dans ce roman et on n’en ressort jamais complètement. Je suis à la fois contente de l’avoir lu et pressée de l’oublier...mais ça, ça va pas être possible. D’un autre côté il faut se forcer parfois à affronter l’insoutenable - et pas la légèreté de l’être malheureusement dans ce cas - l’insoutenable tout court, pour se rappeler que ça existe, que le monde peut être moche comme ça et qu’on est bien peu de chose au final.

On peut en conclure que ma théorie foireuse à fonctionné, certes et même au-delà des mes espérances : oui ce roman glace le sang. Mais pas que. Il glace l’âme aussi, il donne le coup de grâce au reste de foi qu’on pourrait avoir en l’espèce humaine. Enfin presque. Parce qu’heureusement il reste des petites lueurs, il reste des types comme Rafael, comme son père, comme ces pauvres oubliés qui vivent sur la décharge. La vraie pourriture est ailleurs, clairement.

Bon mais ça parle de quoi au fait ce bouquin ? Ne comptez pas sur moi pour vous le dire.

Un indice, sur wikipédia, on nous dit que le snuff movie est un terme désignant une vidéo ou un long-métrage mettant en scène la torture, le meurtre, le suicide ou le viol d'une ou plusieurs personnes. Dans ces films clandestins, la victime est censée ne pas être un acteur mais une personne véritablement tuée ou torturée.
Bon ben voilà, vous avez compris ? C’est un film qui déjà à la base serait atroce mais sauf qu’ici, c’est pour de vrai. Voilà, c’est pour de vrai. Où est mon vomit-bag ?


PS aux âmes sensibles : ce bouquin parle moins du snuff movie (qui ne se produit pas dans le temps du roman) que de la société américaine qui génère permet autorise ce genre de pratiques en "oubliant" volontairement un certain nombre de personnes dont elle n'a pas envie de s'occuper, descendants d'indiens, pauvres immigrés, sans-papiers, tous ces gens à la marge de la société, ceux qui vivent dans des bidonvilles, ceux dont personne ne veut, ceux qu'on préfère ne pas voir, ceux dont on ne sait même pas s'ils sont morts ou vivants puisque dès le départ on considère qu'ils n'existent pas...c'est ça le vrai sujet du livre. Mais bon, pour ça aussi il faut un vomit-bag...


Une p'tite phrase au hasard : 

J'ai étudié la vie avec attention, et je l'ai trouvée extrêmement révélatrice." 

Quatrième de couverture : Il est illettré, alcoolique, père de trois enfants, sans travail ni avenir. Il survit près d'une décharge publique, quelque part dans le sud-ouest des États-Unis. Mais l'Amérique ne l'a pas tout à fait oublié. Un inconnu, producteur de snuff films, lui propose un marché : sa vie contre trente mille dollars. Il s'appelle Rafael, et il n'a plus que trois jours à vivre... Avec ce roman, Gregory Mcdonald n'a pas seulement sondé le cœur de la misère humaine, il lui a aussi donné un visage et une dignité.

Rafael, derniers jours, Gregory McDonald

Commentaires

  1. Superbe photo...
    Insoutenable et... inoubliable. Le genre de lecture dont on se remet difficilement... Néanmoins nécessaire, selon moi.

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    1. Oui, je suis d'accord avec toi, ça fait du bien un gros coup de poing dans le bide parfois... ça remet les idées en place.

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  2. L'un des romans les plus fort qu'il me soit tenu d'avoir lu. On ne s'en remet jamais tout à fait d'une telle lecture. On ne l'oubliera pas. Rafael restera ancré dans l'esprit du lecteur jusqu'aux derniers jours, mes derniers jours. Parce qu'il y a une telle puissance dans ce roman, une telle fulgurance d'images que cela hante mes nuits, bouteilles de vodka vides.

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    1. Ouais, et pour le coup t'as même pas besoin de gobelet en plastique pour ta vodka, tu attaques directement au goulot ;)

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