Après la chute, Dennis Lehane

Après la chute, Dennis Lehane

Oulala ! Je crois que je n’ai pas lu le même livre que celui décrit en quatrième de couverture, ou alors il faut que je révise sérieusement mes définitions dans un bon dictionnaire… J’ai un petit problème avec les adjectifs retenus.

Déchirant ? Ah bon ? Haletant ? Ok ça à la limite je peux concevoir, ça se lit en quatrième vitesse alors certains vont peut-être tirer la langue. Romantique ? Hein, quoi ? Où ça ? Sophistiqué ? Mouais, trop peut-être d’ailleurs. 
Mais alors là où je suis vraiment perplexe, c’est quand on parle de “grande finesse psychologique”. Ta ta ta ta ! Permettez-moi de ne pas être d’accord. Pour finir, “redoutable efficacité”. Alors redoutable je suis d’accord, justement c’est ce que je redoutais, et efficacité bizarrement je suis d’accord aussi. Dans son genre ce livre est efficace. Et c’est ça qui est redoutable. Pour moi en tout cas. Lorsque j’ai accepté ce roman dans le cadre d’une opération Masse critique Babelio (que je remercie au passage) je craignais - je redoutais - qu’il ne me fasse le même effet que quelques autres Lehane lus précédemment : l’impression (fort désagréable au demeurant) de lire un scénario et non un roman. Une machine de guerre destinée à tout péter dans les salles obscures. Money money money ♫

Et alors vraiment pour la psychologie, faudra repasser ! C’est pas parce que la maman de Rachel était une vilaine et qu’elle n’a pas connu son papa la pauvre chérie qu’il faut tout de suite sortir les violons de la psychologie. Pas non plus parce qu’elle a été traumatisée par son expérience de reporter sur le terrain à force de vouloir jouer la bonne samaritaine, les neuneus dans un monde de brute ça ne suffit pas non plus à me donner envie d’aller jusqu’à parler de psychologie. Parce que vous savez quoi ? Eh bien ça manque cruellement de crédibilité. De profondeur aussi. Parfois même ça frôle la caricature. Faudra voir ça une fois au cinéma, le jeu d’acteur va peut-être améliorer les choses, qui sait... En attendant, bon sang Rachel ! prends sur toi, bois un coup et passe à autre chose.

Moi aussi je vais passer à autre chose d’ailleurs et j’annonce que ceci sera mon dernier Lehane. Après, je ne dis pas que le livre est mauvais hein, il plaira peut-être aux amateurs du genre (vu son efficacité) même si je pense que tout le monde sera obligé de reconnaître que l’intrigue est bourrée de grosses ficelles (des cordages je vous dis !) et par moment vraiment tirée par les cheveux. Mort aux coïncidences !

PS : un dernier truc, je trouve la couverture de ce livre affreusement laide, j'ai été à deux doigts de mettre un protège-cahier pour lire dehors ;)


C'est écrit dans le livre

" Nous ne sommes pas propriétaire de la vie, nous ne faisons que l'emprunter." 


Quatrième de couverture : Rachel Childs est une ancienne journaliste qui, après s’être effondrée devant les caméras de télévision, vit désormais comme une recluse. Pourtant, elle jouissait d’une situation idéale aux côtés d’un mari idéal. Jusqu’à ce qu’une rencontre fortuite lors d’une après-midi pluvieuse fasse voler en éclats sa vie, son mariage et toutes ses certitudes. Rattrapée par une conjuration de mensonges, de violence et de folie, Rachel devra trouver en elle-même des ressources insoupçonnées. À la fois déchirant, haletant, romantique et sophistiqué, Après la chute est un roman d’une grande finesse psychologique et d’une redoutable efficacité. C’est Dennis Lehane à son meilleur.

Commentaires

  1. Le message est clair! Lehane, pour moi, c'est devenu, comme tu le dis, des «scénarios et non des romans». J'ai lu "Mystic River", puis "Gone, Baby, Gone". Tout bon. Après, j'ai découvert "Shutter Island" et je me suis enlisée. Après, j'ai tenté le coup avec "Ils vivent la nuit". Les grosses ficelles ont commencé à apparaître et je n'ai plus récidivé...

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    1. Hélas tu as raison. J'avais déjà décidé passer l'éponge avec Lehane mais quand on m'a proposé celui-ci je me suis dis, allons c'est vite lu et tu auras peut-être une bonne surprise... Ben non, en fait non, pas de bonne surprise...

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    2. J'avoue que c'est vraiment dommage. Il m'est arrivée le même essoufflement/saturation avec Paul Auster...

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    3. Bon c'était pas la même pointure à la base déjà !

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  2. Vous avez tout bon. Sans le preciser aussi finement, c est exactement ce que j ai percu a la lecture de ses livres.

    Oh! pas tous. J'en ai encore qq uns non lus dans les etageres et toute sa biblio en epubs, mais je crois que je ne les ouvrirai pas. Surement dommage parce qu il y a ceux des annees avant 2010.
    J'ai helas commencé par ceux apres, et comme vous dites c est trop et pas assez, et c est tellement telephoné telemarketing. Des scenarios tres tres dilues, alonges a la sauce d'on ne sait pas quoi, par definition sans profondeur ni realites, si tant est que l'on puisse dire cela d'un bouquin de fiction.

    C est la deuxieme fois que je viens sur votre blog. Vous avez gagné un client ;)

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    1. Je ne dis pas que tout Lehane est à mettre aux oubliettes mais j'ai l'impression que ça fait un certain temps qu'il a succombé à l’appât du gain et qu'il écrit simplement histoire de sortir un livre à intervalle régulier pour renflouer les caisses... Je vais le laisser continuer sans moi (ça ne va pas changer grand chose pour lui mais au moins je ne perdrai plus mon temps).

      Et sinon, merci :)
      (pour les visites et la clientèle)

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  3. Moi qui avait envie de découvrir ce roman je suis devenue beaucoup moins enthousiaste hahaha

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    1. Il ne faut pas se fier à mon avis ;)

      Nan mais plus sérieusement, moi j'aime pas mais dans son genre ce livre peut plaire... si on aime le genre ^^ (nan mais en fait nan, ne perds pas ton temps avec ce livre !!)

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  4. j'ai beaucoup aimé les Lehane du début (la série Kenzie&Gennaro, Mystic River, Shutter Island, etc...) mais celui-ci m'est tombé des mains...la 2e partie est complètement ratée, on dirait un pastiche raté d'Harlan Coben!

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