Le mépris, Alberto Moravia

Le mépris, Alberto Moravia

 "Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?" Voilà en peu de mots un peu près tout ce que je connaissais du Mépris avant cette lecture. Je n’ai même pas vu le film, je l’avoue sans problème, mais cette réplique a tellement été diffusée, détournée et tout ce que vous voulez qu’on ne peut pas passer à côté.
Je suppose que Michel Piccoli répond “oui” à la question de Brigitte Bardot, l’histoire ne le dit pas mais le contraire serait étonnant.
J’ai fini par me décider à lire ce petit bouquin attrapé il y a fort longtemps via le bookcrossing et autant cracher ma valda tout de suite : je n’ai pas été charmée. Du tout. Je savais que de toutes manières ça allait être difficile de passer après ma précédente lecture (qui envoyait du bois c’est le moins qu’on puisse dire) du coup j’ai pensé que changer résolument de genre, de pays, d’époque et de style allait m’aider à passer le cap. Échec du plan. 

Premièrement, tous les personnages de ce roman m’ont agacée. Et souvent, quand je n’aime personne, je n’aime pas le livre. C’est comme ça. On a tous envie de les secouer là dedans, c’est pas possible franchement ! Riccardo, un mou du genoux long à la comprenette en prime. Emilia la desperate housewife un peu quiche, un peu cucul, pas très loin encore des jupes de sa mère. Et pour finir Battista le cliché du gros beauf, riche et libidineux. Yeah, et voilà tous les ingrédients pour une triangulaire d’enfer ! (façon de parler, l’enfer ça doit être bien plus funky que ça à mon avis, enfin j’espère, enfin on verra bien).

Deuxièmement, je n’ai pas apprécié le style de Moravia, ampoulé, laborieux et surtout, hautement ennuyeux. A tel point que je suis bien tentée de changer le titre du roman : L’ennui et non pas Le mépris. En effet, le mépris a pour moi une toute autre dimension, bien plus envoûtante ou alors inquiétante ou au moins intrigante.    

A mon avis, le film ne peut qu’être mieux, au moins on voit les beaux paysages Italiens et les fesses de BB… mais bon, ça ne suffira pas, le roman m’a tout sauf donné envie de poursuivre l’expérience.

Bref, pour moi Capri c’est fini.

Une p'tite phrase au hasard : 

" L'homme veut toujours espérer même lorsqu'il est convaincu qu'il n'y a plus d'espoir."

Quatrième de couverture : " Durant les deux premières années de mon mariage, mes rapports avec ma femme furent, je puis aujourd'hui l'affirmer, parfaits [...]. L'objet de ce récit est de raconter comment, alors que je continuais à l'aimer et à ne pas la juger, Emilia au contraire découvrit ou crut découvrir certains de mes défauts et, en conséquence, cessa de m'aimer. " Relire Le Mépris dans sa première édition, c'est redonner à ce texte qui a suscité tant d'interprétations une virginité. C'est laisser la parole aux mots.

Le mépris, Alberto Moravia

Commentaires

  1. Du coup, j'ai plus envie de voir le film que de lire le livre... ou de lire ton précédent, nettement plus funky...

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  2. Je l'ai lu il y a très très longtemps. Du coup, tu m'enlèves toute envie de le relire. Il y a des romans qui vieillissent mal et traversent difficilement l'épreuve du temps... D'ailleurs, c'est peut-être le cas de tous les romans de Moravia? En tout cas, je n'ai pas non plus envie de relire "La femme-léopard" et "L'ennui".

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    1. Oh merde, il a écrit un bouquin qui s'appelle l'Ennui ?! Enfin, je veux dire un deuxième bouquin qui s'appelle l'Ennui ? Il a de la suite dans les idées, faut lui laisser ;)

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