Un été pour mémoire, Philippe Delerm

Un été pour mémoire, Philippe Delerm

Ce tout petit roman est une véritable madeleine de Proust et comme une vraie madeleine aussi il se dévore sans y penser le temps d’un rien. Et c’est beau… Et ça fait du bien !
En réalité, ce livre magnifique est un long poème en prose que j’ai lu avec beaucoup d’émotion : c’est incroyable la manière dont Philippe Delerm parvient à faire croire au lecteur qu’il est en train de s’attarder sur ses propres souvenirs alors que ce sont ceux de l’auteur, sa grand-mère à lui, la maison des vacances de son enfance à lui etc etc. C’est pour ça que je dis madeleine de Proust car ce qui reste surtout c’est l’ambiance, la façon de regarder en arrière, et par la magie de son écriture Delerm parvient à transformer sa madeleine à lui en madeleine universelle. Dès les premières pages j’ai été happée, j’ai même versé quelques larmes tant la force des réminiscences m’a sauté au coeur… C’est simple, beau, et ça transporte, littéralement !
Ce livre rend hommage avec une tendresse infinie à la figure de la grand-mère telle qu’on aime se l’imaginer, avec son tablier à fleurs, ses doux cheveux gris et son odeur d’eau de cologne, avec les goûters qu’elle seule sait préparer et surtout avec son immense amour et sa patience sans faille. L’auteur parvient aussi a évoquer les mille petits détails qu’on pourrait croire insignifiants mais qui au final font toute la magie de l’enfance et qu’on garde bien précieusement au fond de sa mémoire, comme les petits trésors qu’on cache dans une vieille boite à chaussures au bas de son armoire ou sous son lit… Comment, vous ne faites pas ça ? Eh bien moi si !
Je crois que c’est un livre qu’il faut relire de temps en temps, surtout en été quand la chaleur egourdi les sens avec langueur et mélancolie, permettant ainsi à l’esprit de s’évader sans effort vers les autres dimensions du temps…


Une p'tite phrase au hasard : 

" C'est l'odeur des fleurs qui compte, l'écume de la vie."

Quatrième de couverture : “ Je me souviens de la fraîcheur dansant le long des canicules : le coton un peu rêche de la robe de maman, rose pâle aquarelle ; et d'aquarelle mauve et bleue grand-mère en tablier. Fraîcheur, le verre d'eau sucrée à la fleur d'oranger, fraîcheur le livre blanc glacé, sur le banc le chapeau de paille. ”

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