Le verger de marbre, Alex taylor
La quatrième de couverture nous promet une inoubliable descente au cœur des ténèbres, du coup c’est équipée de ma lampe frontale que je me suis risquée entre les dalles de ce verger de marbre. Petite précaution pas inutile car en effet du noir il y en a et Alex Taylor ne s'embarrasse avec des préliminaires, avec lui c’est “Alea jacta est” dès les premières pages et débrouille toi avec ça. Juste un p’tit coup sur la tête et PoOouf! le monde tel que le connaissait le jeune Beam s’évanouit. En même temps, avec un nom pareil que vouliez-vous qu’il fasse ? Franchement ! Parce que beam ça veut dire quoi ? Quand c’est en bois, wooden beam, c’est une poutre, sinon ça peut aussi être un rayon laser (laser beam), bref ça sonne drôlement comme une arme contondante non ? Et même le son, genre “bim bam boum” ça sent le choc, ou la chute, ou les deux… Bref, donc ce livre est une pure tragédie, le mec est obligé de part son nom de taper sur quelqu’un. Ensuite, comme c’est une tragédie, c’est obligé que ce mec (celui sur qui il a tapé, faut suivre) soit autre chose qu’un illustre inconnu, puis c’est obligé que s’enchaînent toute une série d’emmerdes de plus en plus corsés qui ne peuvent conduire qu’à une fin super moche. Et vlan, ça rate pas ! Œdipe / Beam, même combat, on n’échappe pas à son destin et puis c’est tout…
En plus, c’te manie de fréquenter les cimetières, ça ne conduit pas bien loin, c’est pourtant connu ; jamais deux sans trois dit-on mais il s’avère parfois que la troisième fois est déjà celle de trop et qu’on peut finir sur une table de marbre sans avoir eu le temps de réciter un dernier Pater noster. Épitaphe précoce. Et bien sûr, au cours de l’histoire cet étourdi de Beam semble oublier ce sage avertissement et c’est à trois reprises que nous le retrouvons dans un cimetière. Si c’est pas chercher les emmerdes ça ! Ceci-dit, je n’ai même pas envie de le plaindre car en fait, il ne m’est pas très sympathique, pas attachant pour un sous, charisme zéro. Je reconnais que je ne suis pas gentille de dire ça car est-ce de sa faute après tout s’il est né dans une famille dégénérée et s’il vit dans un coin paumé où seuls les méchants ont davantage qu’un petit pois dans la tête ? Non ce n’est pas de sa faute, mais bon, ça ne change rien, le monde est ainsi fait et il y en aura toujours qui devront payer pour quelque chose qu’ils n’ont pas fait. La vie, ça ne marche pas au mérite.
Pour conclure, Le verger de marbre est un bon roman noir mais je ne le qualifierai pas d’inoubliable, il m’a manqué une petite attache avec les personnages.
Une p'tite phrase au hasard :
"Je ne crois pas que t'aies besoin de dire quoi que ce soit, déclara-t-il. Y a assez de place dans le non-dit pour que je comprenne ce que tu sous-entends."
Quatrième de couverture : En plein Kentucky rural, la Gasping River déploie son cours au milieu des falaises de calcaire et des collines couvertes de champs de maïs et de soja. Un soir où il remplace son père, qui conduit le ferry parcourant la rivière dans les deux sens, le jeune Beam Sheetmire tue un passager qui tente de le dévaliser. Mais sa victime est le fils de Loat Duncan, puissant homme d’affaires local et assassin sans pitié. Toujours accompagné de ses chiens menaçants, Loat est lui-même porteur d’un lourd secret concernant le passé de Beam. Aidé par son père, le jeune homme prend la fuite, tandis que Loat et Elvis, le shérif, se lancent à ses trousses.
Le Verger de marbre est un thriller littéraire à la prose incandescente dans la veine des grands textes sudistes de Cormac McCarthy ou Daniel Woodrell. Ce premier roman hypnotique est une inoubliable descente au cœur des ténèbres.
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