Dérive sanglante, William G. Tapply

Dérive sanglante, William G. Tapply

Je ne connais rien à la pêche, ce qui ne semble pas être le cas de William G. Tapply, au contraire ! Pour autant, il est tout à fait possible d’apprécier cette lecture sans être spécialiste des nymphes, culs de canards, sedges et autres mouches, et c’est tant mieux parce que c’est un excellent roman.
Je vais le dire tout de suite : j’ai adoré le personnage de Stoney Calhoun, il a tout pour plaire. A commencer par le côté mystérieux et cabossé que lui donne son absence de passé (provoquée par une amnésie consécutive à un coup de foudre, un vrai), on appréciera aussi son côté solitaire, son goût pour la nature, sa vivacité d’esprit (malgré le trou noir dans sa tête, balèze le mec) mais aussi sa sensibilité et surtout sa manière de ne pas parler pour ne rien dire. Bref, disons que je comprends son succès auprès des femmes - et des amateurs de bons polars aussi accessoirement ;) 

Par contre, heureusement que j’ai lu ici et là des critiques alléchantes concernant ce livre car sans ça il est évident que je serai passée complètement à côté. Il faut dire qu’avec un titre pareil, je n’aurais sans doute jamais attrapé ce livre par hasard, et quand bien même je l’aurais fait, j’aurais été refroidie par la quatrième de couverture insipide au possible. Bref, emballage trompeur, l’extérieur n’a rien à voir avec l’intérieur.
C’est peut-être parce qu’il est difficile de résumer cette intrigue ? Certes, l’histoire est plutôt lente, pas d'effervescence dans ces pages, non ici on prend le temps d’installer une ambiance, comme à la pêche tiens : on se choisit un bon petit coin en bord de rivière, à l’ombre d’un saule par exemple, on pose la glacière, on déplie son petit tabouret, on sort sa canne, on balance la mouche et… on attend, on attend ... et on se décapsule de temps en temps une petite bière histoire de s’occuper jusqu’à ce que ça morde (vous voyez, finalement je suis pas tant une brèle que ça question pêche hé hé hé). Quoique, pour la bière c’est en supplément dans cette histoire car le pauvre Calhoun a non seulement la mémoire qui flanche mais en plus il est privé de dessert … euh non d’alcool (son corps rafistolé ne le tolère plus paraît-il).

Au fil de l’eau, on se balade dans ces charmants paysages du Maine, avançant à petits pas vers la résolution de l’enquête et écartant au passage quelques pans du rideau qui occulte le passé de Calhoun - mais pourtant, au lieu d’éclairer notre lanterne, il se produit l’effet inverse. Calhoun devient de plus en plus mystérieux, on aimerait en savoir plus sur qui il est, sur ce qui lui est arrivé, le pourquoi, le comment et on se demande bien ce que d’aucuns ont peur qu’il se souvienne. Bref, c’est une affaire à suivre et on peut dire que j’ai mordu à l’hameçon !


Une p'tite phrase au hasard : 

"Il est difficile d'obliger la vie à avoir un sens."


Quatrième de couverture : Suite à un improbable accident de montagne qui lui a fait perdre la mémoire, Stoney Calhoun est un homme sans passé. Cinq ans après avoir quitté l'hôpital, une confortable somme d'argent en poche, il a refait sa vie dans le Maine et coule des jours paisibles entre la boutique de pêche où il travaille et sa cabane enfouie au cœur des bois. Jusqu'à ce que son meilleur ami disparaisse. Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les découvertes macabres. Au fur et à mesure, il se découvre d'inattendus talents d'enquêteur qui vont le confronter aux fantômes de son passé. Première aventure de Stoney Calhoun, Dérive sanglante nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d'histoire du Maine, jusqu'à un final aussi violent qu'étonnant.

pêcheur

Commentaires

  1. J’ai aussi succombé au charme de Stoney Calhoun! Tu as raison, l'emballage est trompeur. J'aime l'atmosphère, les personnages, les lieux. L'intrigue est vite devenue secondaire. Aussi, je me suis procurée les deux romans suivants, trop curieuse de poursuivre l'aventure!

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    1. Dis donc tu ne dors jamais toi !? Moi aussi je vais lire les suivants, je fais juste une petite pause parce que je n'aime pas enchaîner, il faut attendre un peu pour savourer mieux le plaisir des retrouvailles...

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    2. Y'a le décalage! En fait, l'heure qui s'affiche ici n'est pas bonne. Je dors mes 8 heures par nuit, miss!

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    3. J'ai publié trop vite! Moi aussi, je n'aime pas enchaîner. Je laisse la poussière retomber pour revenir me vautrer après!

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    4. J'aime assez l’expression " se vautrer" ;)

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  2. un verre de merlot pour un gars qui ne boit que du coca :)
    je n'ai lu que celui-là... pour le moment. J'ai le second en stock... Je ferais certainement la série parce que c'est un peu mon univers, le coca en moins...

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    1. Eh oui, heureusement qu'on n'est pas obligé de partager les vices des héros de nos lectures ;)
      Je vais lire la mini série aussi, sans coca également.

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    2. J'ai la suite aussi mais, pareillement, je vais aussi laisser la poussière retomber avant de me vautrer dedans de nouveau :)

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    3. Ha ha, ça va finir par ressembler à un grand vautrage généralisé ^^

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