Silo, Hugh Howey
C’est la p’tite bête qui monte, qui monte, qui monte… et qui descend ! Alors oui, je suis désolée, ça peut paraître neuneu mais c’est un peu l’impression que j’ai gardé de cette lecture (achevée il y a plus d’une semaine, je suis en retard dans mes billets c’est vrai, honte à moi, mais à ma décharge j’étais en vacances alors tout est pardonné).
Je m’explique : comme le titre l’indique, tout se passe dans un (trèèèès grand) silo enterré dans lequel vit une communauté aussi organisée qu’une fourmilière. D’où la p’tite bête, vous me suivez ? C’est vrai, ça grouille dans ce silo, il y a beaucoup de monde, mais ce n’est pas le bazar, ça non ! Comme chez les fourmis, chacun ici connaît sa place, chacun a son rôle, son métier, et tout est déterminé en fonction des besoins de la communauté et non des individus. Super hein, voilà qui donne envie n’est ce pas ? Ce n’est donc pas le bonheur mais bon, on ne se pose pas ce type de question dans le silo. Parce qu’on n’a pas le choix finalement. Parce que dehors on ne peut pas y aller. On ne sait pas trop pourquoi, depuis quand et pour combien de temps, mais depuis des générations et pour d’autres générations à venir encore, la vie, c’est ce silo sinon rien. Donc voilà, le choix est vite fait, c’est le silo et basta n’en parlons plus.
Mais bon, vous vous en doutez, dans ce genre d’organisation - même quand c’est super bien huilé - y’a toujours un ou deux petits grains de sable qui viennent se loger dans les rouages et détraquer plus ou moins la machine. Sinon il n’y aurait pas de livre d’ailleurs, ou alors il serait affreusement ennuyeux : imaginez 500 pages (ou plus) de belle mécanique où chacun mène sa p’tite vie au fond du silo, sans passions, sans heurts, hop le temps passe et on va fertiliser le sol pour nourrir les suivants. Alors non, ce n’est pas ça, bien sûr Hugh Howey nous raconte l’histoire de ces quelques grains de sable - ces utopistes, idéalistes ou rêveurs d’ailleurs - et ça pourrait être super chouette parce que l’idée est bonne, j’adore ce genre de fable, mais par contre il y a quelque chose qui ne fonctionne pas et le livre est quand même par moment….il faut le dire… ennuyeux. Laborieux. Fastidieux. On observe la p’tite bête qui d’abord descend, descend, descend, ça n’en finit plus. Ensuite on observe la p’tite bête qui remonte, et c’est difficile oh la la oui c’est fatiguant. Puis on redescend, on remonte et ainsi de suite. Au-secours, j'ai eu mal aux mollets rien qu’en lisant !
Où est le problème ? J’ai lu sur la quatrième de couverture que l’auteur avait commencé cette aventure souterraine par une nouvelle mise en ligne et que, face au succès et à la demande de très nombreux lecteurs, il avait développé son idée en en faisant non pas un roman, mais trois tomes (Silo, Silo Origines et Silo Générations). Ok, je me dis que ça fait peut-être trop en fait. Pourtant je n’aime pas les nouvelles (je n’en lis quasiment pas) et j’aime les grandes sagas développés sur x-mille volumes, mais alors il faut que ça suive derrière, il faut du grain à moudre, un os à ronger, bref, j’ai été frustrée par un certain manque de matière première au fil de ces pages. A mon humble avis : 1) ça manque un peu d’action ; 2) il y a définitivement trop de marches (pitié plus d'escaliers s'il-vous-plaît !) ; 3) les personnages manquent véritablement de charisme (bon ça c’est peut-être voulu pour accentuer leur côté “fourmis interchangeables” mais comme personnellement je ne suis pas un numéroOoo j’ai eu du mal à m’y faire). Ça m’a fait penser à certains jeux vidéo où on passe beaucoup de temps à se balader sur des cartes en se faisant en peu chier (admettons-le) pour rencontrer de temps en temps des moments d’action qui valent le coup.
Tout cela est très dommage car j’aurai vraiment aimé lire un bon roman d’anticipation, j’adore ça et c’est plutôt difficile à trouver. Je lirai toutefois les deux autres tomes parce que je suis d’un caractère optimiste et puis aussi je reconnais que certains passages sont vraiment bons. Il faudrait juste faire une bonne liposuccion et hop, en petit format le livre serait très bien. Une toute dernière critique : elle concerne la couverture choisie par Actes Sud (alors que normalement elles sont justement plutôt belles chez eux) : c’est horrible, sincèrement ça sort tout droit des années 70, ça fait penser à de la mauvaise série Z et ça ne donne pas vraiment envie de plonger dans le Silo.
Une p'tite phrase au hasard :
" Mieux valait rejoindre un fantôme qu'être hanté par lui. Mieux valait mourir que vivre ce vide…"
Quatrième de couverture : Dans un futur postapocalyptique indéterminé, une communauté d’hommes et de femmes a organisé sa survie dans un silo souterrain géant. Du monde extérieur, devenu hostile, personne ne sait rien, sinon que l’atmosphère y est désormais irrespirable. Les images de mauvaise qualité relayées par d’antiques caméras, montrant un paysage de ruines et de dévastation balayé de vents violents et de noirs nuages, ne semblent laisser aucune place à l’illusion. Pourtant, certains continuent d’espérer. Ces individus, dont l’optimisme pourrait s’avérer contagieux, représentent un danger potentiel. Leur punition est simple. Ils se voient accorder cela même à quoi ils aspirent : sortir.
Dans une nouvelle qu’il met en ligne en 2011, Hugh Howey décrit une société où l’on ne percevrait plus le monde extérieur que par le biais d’un écran. Peu après, devant le nombre de messages de lecteurs lui réclamant une suite, il imagine quatre nouveaux épisodes – donnant naissance à Silo, devenu depuis un best-seller international.
Conjuguant un art consommé du récit et un infaillible sens du suspense, Hugh Howey a peut-être offert à la science-fiction son dernier classique en date.
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