Une vie sans fin, Frédéric Beigbeder

Une vie sans fin, Frédéric Beigbeder

Une vie sans fin, un puits sans fond, un ennui insondable, un livre sans intérêt… Bref, vous l’aurez compris, ce Beigbeder et moi ça fait pouah ! Et pourtant, sortant tout juste d’une “pause lecture” assez conséquente, je pensais naïvement avec cet auteur m’y remettre de façon légère, l’air de rien, finger in the nose, tranquille peinard, à la fraiche, décontractée du gland (bon ok je sais, j’exagère, mais quoi alors à la fin, on n’a plus le droit de se marrer un peu ?)

Quoi qu’il en soit, rien ne s’est passé comme prévu et puisqu’il faut bien parfois appeler un chat un chat, je vous le dis franchement, je me suis fait bien bien (mais bien) chier avec ce roman. Et c’est rien de le dire... Au début (genre les 5 premières pages, pas plus) j’ai pensé que tout allait glisser et m’entraîner vers un petit truc à la Beigbeder comme j’aime bien de temps en temps, états d’âme, bulles de champagne, poudre blanche et reflet dans le caniveau. J’ai vite déchanté mais j’ai quand même tiré ma peine jusqu’au bout et accompagné l’auteur dans sa quête d'immortalité. Eh oui, ça y est, ce cher Frédéric décide d’arrêter de se foutre en l’air et, tel un bon petit soldat bobo-bio, il se lance dans un mode de vie ‘healthy’ à base de jus d’épinard, poudre de spiruline, graines de chia et cours de pilates. Ouais attention, je vous préviens, on entre ici dans le monde merveilleux du sans gluten vegan sans sel sans sucre sans tabac sans alcool sans gras et sans OGM. Pour en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à consulter n’importe quel magazine de presse dite “féminine” (ai-je besoin de dire ce que je pense de cette appellation ?) de n’importe quel mois et de n’importe quel pays, je suis certaine que le mot “healthy” y figure au moins une fois à chaque fois. Youpi j’ai envie de dire (pour Beigbeder), son livre est peut-être supra chiant mais au moins il est pile dans la tendance. 

Ok d’accord avec ce blabla green detox j’exagère un peu (encore) mais c’est pour vous poser le décor. Alors pour résumer sans blablater, voici le pitch : FB devient père une seconde fois et prend soudainement conscience de sa mortalité. Avec sa fougue habituelle il décide de lutter contre l’inéluctable et se lance dans un tour du monde à la rencontre des plus imminents spécialistes du jeunisme. Chirurgiens, chercheurs, professeurs, docteurs, tout ce que vous voulez. Et chacun y va de son petit couplet scientifico-savant, vulgarisé certes mais néanmoins mortellement ennuyeux. Un comble n’est-ce pas quand on parle de quête d’immortalité ?
Donc voici un bon conseil - le mien en l'occurence - si vous voulez vivre plus longtemps (ou moins perdre votre temps en tout cas), ne lisez pas ce livre. Oui c’est facile comme pirouette mais je suis fatiguée du cerveau en ce moment (c’est vrai en plus, ma dernière prise de sang révèle que je suis au bord de l’anémie et le complément en fer que m’a prescrit mon médecin me rend malade, yeah c’est la fête ^^). Pour finir, j’espère sincèrement que ce n’est pas avec ce livre que Beigbeder espérait devenir immortel...




Je pense qu'il aurait fallu continuer dans cette voie :

"Alterner la solitude et le brouhaha me protège de toute question désagréable sur le sens de ma vie."

Et quelques petites phrases que j'ai noté...


Quatrième de couverture : « La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde – davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale. Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »F. B.

Commentaires

  1. C'est tout d'abord avec un immense plaisir que je te retrouve. Toujours aussi sincère et passionnante dans tes digressions vie-littérature. J'adore, tout simplement.

    Le prochain livre sera meilleur, aucun doute là-dessus, Hank c'est une autre vision de la vie :-).

    Par contre, je me demande, est-ce réellement possible une vie sans alcool et sans OGM. J'ai des doutes, là-dessus. Même si j'aimerai bien pouvoir me passer de l'un...

    PS : Ta photo ne serait pas un poil floue - ou j'aurais abusé des OGM à m'en troubler la vue ?...

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    1. Yo le Bison ! Comment ça, "floue" ma photo ? (You talkin' to me? You talkin' to me?) Non mais ho, faudra peut-être songer à enlever l'herbe de la vodka, ça peut devenir un chouïa fort tu sais (si si tu peux me croire).

      Après, concernant Hank, c'est sûr que Beigbeder et lui ça fait 12, voire 24 si on voit double, donc a priori je ne prends pas trop de risque sur le choix de cette lecture...
      Par contre j'ai arrêté le fer donc mon cerveau repasse en mode zombie, j'espère ne pas mettre quinze siècles à le lire...

      Hasta luego amigo ;)

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