Le jeu des ombres, Louise Erdrich

Le jeu des ombres, Louise Erdrich

Alors comme ça c’est un jeu ? Vraiment ? Bon ok on va voir ça, j’aime bien jouer moi aussi… Du coup, avant de me lancer, j’aimerais bien connaître les règles du jeu, y’a moyen que quelqu’un m’explique ? Non ? Personne ? Je vois, ben c’est pas grave je vais me débrouiller toute seule, m’en fiche, même pas peur ^^

Voici donc les Règles du jeu :

Règle de base :
- Deux joueurs uniquement. Ce sont des personnages. Chacun joue un rôle.

Pour mieux incarner vos personnages, lisez ceci :
- Il est peintre. Elle est écrivain.
- Il gagne sa vie avec son art. Elle n’a achevé aucun de ses écrits.
- Il la peint avec acharnement. Elle fait la muse sans s’amuser.
- Ils sont un peu indiens dans le fond et américains sur les bords.
- Ils ont trois enfants, une maison et des chiens.

Mais aussi :
- Elle est alcoolo. Il est mégalo.
- Elle veut s’enfuir. Il la garde à vue.

Et surtout :
- Il est curieux. Elle est vilaine (enfin pas vraiment hein, disons que la nécessité la rend manipulatrice, je ne pense pas qu’il s’agisse de méchanceté, c’est un peu sa seule option).

Matériel nécessaire :
- Un carnet rouge.
- Un carnet bleu.
- Une bouteille de blanc (facultatif mais néanmoins recommandé).

Ah oui, une dernière règle :
- À ce jeu là, il n’y a pas de gagnant.

Nous y voilà, on a fait le tour du règlement, la partie peut commencer. Le premier joueur écrit un truc dans le carnet rouge. Le second joueur lit discrètement ce qui est écrit tout en essayant de faire comme s’il n’avait rien lu. Le premier joueur a quand même la puce à l’oreille et se dit que le joueur deux agit comme s’il avait lu. Alors le premier joueur décide d’écrire un truc vraiment grave pour voir comment va réagir le deuxième joueur. Le deuxième joueur relit discrètement le carnet rouge et paf, ça ne manque pas, il réagit forcément au truc grave. Le premier joueur est donc fixé. Après, le premier joueur a la main, il peut écrire ce qu’il veut dans le carnet rouge et se garder le carnet bleu rien que pour lui - d'ailleurs entre nous, à vrai dire ce carnet bleu ne sert pas à grand chose dans le jeu. La bouteille de blanc, si, si vous avez pris cette option, elle, elle peut servir.

Alors voilà, au final, on pourrait croire que le premier joueur à gagné, mais rappelez-vous de la dernière règle : à ce jeu pas de vainqueur. C’est grosso modo ce que raconte Louise Erdrich dans ce livre. Elle nous montre aussi que parfois tel est pris qui croyait prendre et tout ce genre de trucs, vous voyez le topo.

Je crois qu’on en arrive au moment de mon dernier mot. Ben ce que je pourrais dire, c’est que si je devais jouer à ce jeu, je m’y prendrais autrement. Je pourrais dire aussi que si j’avais dû écrire cette histoire, j’aurais sans doute aussi fait les choses différemment. Oui, dommage, l’idée est super bonne à la base mais on ressort de là un peu frustré. Pas grave, je vais m’en remettre, ne vous inquiétez pas ;)



Quatrième de couverture : Gil est peintre, Irène écrivain. Ils ont trois enfants. Irene a souvent servi de modèle à son mari. Trop souvent, sans doute. Irene tient son journal intime dans un agenda rouge. Lorsqu’elle découvre que Gil le lit, elle décide d’en rédiger un autre, un carnet bleu qu’elle met en lieu sûr et dans lequel elle livre sa vérité. Elle continue néanmoins à écrire dans l’agenda rouge, qui lui sert à manipuler son unique lecteur. Une guerre psychologique commence. En faisant alterner les journaux d'Irène et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich témoigne, une fois de plus, d'une prodigieuse maîtrise narrative.

Louise Erdrich montre comment une histoire collective, un héritage culturel et social, une identité peuvent bouleverser une destinée. Elle entraîne comme rarement au cœur de la nature humaine et de l’ambivalence du sentiment amoureux. Un récit d’une finesse infinie. Emmanuel Romer, La Croix

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