Un fils obéissant, Laurent Seksik

Un fils obéissant, Laurent Seksik

Oh mon Dieu on dirait je n’arrive plus à rentrer dans un livre !! C’est terrible, que vais-je devenir ? Quelle misère…  Ou alors… ou alors quoi ? Ou alors je n’ai pas eu de chance avec ce fils obéissant, d’ailleurs je n’ai jamais aimé les enfants trop sages, ça doit être ça. Peut-être. Sûrement. Oui c’est ça. En fait, ce n’est pas moi qui ne suis pas rentrée dans ce livre, c’est Laurent Seksik qui n’est pas rentré dans ce livre, et ça c’est vraiment dommage. Surtout avec cette quatrième de couverture qui nous vante un livre “le seul à la première personne”, un livre intime, bouleversant et tout le tralala. 

Je n’ai sans doute pas les yeux en face des trous (et ça c’est fort possible, je ne vais pas le nier) mais je n’ai pas trouvé Laurent Seksik dans ce livre. C’est pire que la série des “Où est Charlie”, il faut tenter de trouver l’auteur entre les lignes et à vrai dire, il est super bien caché. Dommage encore une fois. Dommage parce que si déjà il prend le parti d’écrire sur un sujet aussi personnel que sa relation (son immense amour) pour son père, il aurait fallu y mettre ses tripes, se dévoiler, sortir à découvert, ne pas vouloir à la fois parler et ne pas parler de soi. Eh oui, on y revient toujours, to be or not to be, that is the question. Un moment donné il faut choisir son camp. Toujours.
Et puis si je n’ai pas forcément les yeux en face des trous, j’ai toujours le coeur au bord des yeux et quand il s’agit de plonger dans une émotion, de ressentir les choses (surtout celles “d’une rare puissance émotionnelle” comme ils disent chez Flammarion) je ne suis pas la dernière à verser ma p’tite larme. Eh ouais, j’assume ^^
Bref, y’a eu comme un problème d’empathie, j’ai trouvé ce récit plutôt froid et distant et quand c’est comme ça, ben moi je ne rentre pas dans l’histoire, je reste sur le bord des pages à regarder les mots qui passent. Bon ok c’est un peu dur, je vous l’accorde, mais j’ai été déçue car je m’attendais à tout autre chose. J’avais apprécié mes deux précédentes rencontres avec Seksik, Stefan Sweig et Eduard Einstein, mais je n’ai pas retrouvé ici ce qui m’avait séduit alors. Je crois qu’à force de vouloir rester très pudique - ce qui à la base est une bonne chose, je n’aime pas non plus les grands déballages et les dégoulineries - on prend le risque de tellement se distancier qu’on en oublie l’essentiel.

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Cinq semaines plus tard : je relis ce truc là haut, et je me dis : ouais mais quand même, je me la raconte un peu là non ? Qui suis-je pour dire tout ça moi qui ne suis même pas capable d’écrire une seule ligne - et encore moins pour parler d’un truc personnel ? Ouais, même que parfois ça m'empêche de dormir...
Alors oui ok d’accord Laurent Seksik, je sais que c’est pas un truc facile que t’as fait, mais n’empêche, je ne t’ai pas rencontré dans ce livre. 


Et hop ! Quelques petites phrases si le cœur vous en dit...


Quatrième de couverture : Un fils obéissant, remarquable par son architecture enchâssée qui déploie la richesse d’une vie, est le neuvième roman de Laurent Seksik, le seul à la première personne. Ce livre du père, odyssée et drame personnel, retrace l’aventure commune de deux êtres qui vécurent dans l’adoration l’un de l’autre. Dans un style virtuose d’une rare puissance émotionnelle, l’auteur des Derniers jours de Stefan Zweig signe son livre le plus intime et le plus universel. Un bouleversant roman d’amour.

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