Des hommes en devenir, Bruce Machart
Punaise, me suis encore fourrée dans un d’ces trucs moi ! Je peux pas me la fermer des fois ? Oui ma grand-mère avait raison, on gagne toujours à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler - et on ne gagne pas que un torticolis lingual contrairement à ce que je pensais à l’époque en faisant la maligne comme on fait durant cet âge qualifié (souvent à juste titre) de bête.
Bon ben alors elle va la cracher sa valda ? Qu’est-ce qu’elle a à pousser des hauts cris comme ça ? Sans déconner, cette fille est fatigante !
Ok je me calme. Le truc c’est que pas plus tard qu’il y a deux livres j’ai fait tout un pataquès en tentant d’expliquer pourquoi je n’aimais pas les nouvelles, blablabla, trop court, blablabla, pas le temps d’aimer, blabla frustrée, et blablabla et blaaa. Et là, pof, je vous le donne en mille, des nouvelles encore, sauf que cette fois j’ai aimé. Malédiction !
Et c’est clair, je ne vais pas pouvoir m’en tirer un sortant un poncif du genre “y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis”, d’autant plus je pense que c’est faux, les imbéciles aussi changent parfois d’avis et puis après tout rien ne dit que je ne suis pas une imbécile. Bref, piste abandonnée. Je ne vais pas m’en sortir non plus en faisant un discours philosophique de mon cru expliquant par A + B qu’il est possible à la fois d’aimer et de ne pas aimer le même objet, et pourtant cette fois je pense que c’est vrai mais ça risque d’être beaucoup trop long et hors sujet.
Non non, je vais donc me contenter d’un truc facile (ô feignasse, vas-y, parle), je vais expliquer pourquoi j’aime en expliquant ce que je n’aime pas. Merde on avait dit facile... Ouais mais bon, je ne vais pas vous dire toute la difficulté qu’il y a à expliquer pourquoi on aime, je pense que tout un chacun a déjà dû s’y frotter (et ça pique hein ?).
Donc voilà, en gros, je disais la dernière fois que je n’aimais pas les nouvelles parce que je n’avais pas le temps de m’attacher aux gens dedans et que du coup j’en avais rien à foutre de leurs vies et donc de l’histoire. Ok, ça se tient. Mais alors pourquoi ici je vais pas dire ça ? Eh bien parce que je n’ai pas ressenti la même chose, dans les nouvelles incandescentes de Rash les personnages étaient des sortes d’archétypes, à peine esquissés, ils devaient simplement servir à l’auteur à dire ce qu’il avait dire, la foutue morale de l’histoire, et voilà précisément ce que je n’aime pas : les livres qui veulent nous faire la morale. On peut être un peu plus subtile que ça non ? Se dire que le message passera s’il doit passer auprès de ceux qui sont à aptes à comprendre, on peut même carrément se dire que le message qu’on voudrait faire passer ne passera pas tant pis mais que les gens en tireront autre chose (et c’est tout aussi bien non ?) donc en tout cas, s’il vous plaît par pitié, pas de morale ! Alors vu que Bruce nous épargne le coup de la morale, j’aime. J’aime aussi parce que ses personnages ne sont pas des archétypes, non, même que d’ailleurs on a l’impression de les connaître parce qu’on a l’impression que ce sont des vrais gens. Donc même si c’est court, ça passe. Ouais, ils sont vivants et en plus ils nous parlent directement, c’est cash, j’aime bien. C'est un peu comme si on était avec eux dans un bar, ils te racontent leur histoire entre deux verres et puis point barre, chacun rentre chez soi et continue sa vie comme il peut, y'a rien de plus à ajouter.
Et puis aussi, sincèrement, niveau style on est à des années lumière. D'ailleurs, je l'avais déjà beaucoup aimé, Bruce, quand je l'avais suivi dans le sillage de l'oubli...
Avec Bruce, les nouvelles se suivent et ne se ressemblent pas, et même si elles ne sont pas toutes de la même qualité, globalement ça reste sombrement bon. Après, c’est sûr, faut aimer les bières, les mains calleuses, les pick-ups et les petites culottes en satin rose (à ce propos je suis à la recherche de personnes ayant lu la version Québécoise de la chose histoire de vérifier si dans la première nouvelle la culotte de la plouc cajun est bien rose et non pas rouge - tout ça pour savoir si quelqu’un de ma connaissance est daltonien ou pas, au cas où l’envie me prendrait de lui offrir une petite culotte satinée, sait-on jamais ^^)
Je suis ravie! Et je comprends mieux ce qui t'a manquée avec Rash.
RépondreSupprimerTu vois, je sais faire court sans beurrer épais!
Sans beurrer épais ouais... encore un truc qui vient du fin fond de sous la couette.
SupprimerEn tout cas si ça se trouve on sera bientôt fixées sur le fait de savoir si oui ou non tu es daltonienne, c'est important non ?
Moi, en tout cas, sans avoir lu Machart, je monterai bien quand même dans la Chevrolet !
RépondreSupprimerJ'éteindrai l'auto-radio beuglant sa country triste - bien que j'adore - pour que la dame avec ses santiags me lise des nouvelles de Bruce.
Pour ça je te fais confiance, je te vois bien monter dans la Chevy et faire taire la musique pour écouter des histoires... Si au passage tu pouvais subrepticement te baisser et regarder sous la jupe de la dame pour tenter d'apercevoir la couleur de sa pièce de satin, tu ferais une bonne action au nom d'une analyse sociologique d'une importance scientifique non prouvée mais néanmoins valable ^^
SupprimerTa mission si tu l'acceptes ;)